Constat

J’ai du mal, vraiment, à entendre certain discours de profs concernant leurs élèves.

Dénigrer, rejeter, dévaloriser … cette vision archaïque de l’enseignement me révolte. Mais que faire ? Comment combattre cette forme de violence ? C’est bien une éducation de ces mêmes enseignants qu’il convient de mettre en place, à défaut d’éduquer avec bienveillance leurs apprenants … (oui je suis sarcastique, et c’est volontaire !).

D’où vient cette fâcheuse manie de mettre une « barrière » entre l’enseignant et l’apprenant ? Quelle est cette tendance et d’où vient-elle, pourquoi perdure-t-elle parmi le corps enseignant ? Quels avantages retirent-ils de ce comportement ?

Quelques pistes de réflexion

Je pense tout d’abord que l’enseignant d’aujourd’hui prend exemple sur l’enseignant qu’il a eu hier. En effet, personne ne nous apprend à enseigner mis à part les formations courtes que l’on a lorsque l’on intègre l’éducation nationale. Et encore … nous apprennent-elles à vraiment enseigner ? A cette question je réponds non. Je précise que j’ai suivi quelques unes de ces formations, et l’on apprend pas à un individu lambda cette sensibilité si importante qui doit exister lorsque l’on décide d’enseigner.

A part l’éducation nationale, il n’existe pas de formations dédiées lorsque l’on intégrer une structure d’enseignement privée ou semi-public. Cependant, des institutions comme l’AFPA (et d’autres organismes de formation) proposent des formations de formateurs qui peuvent être intéressantes pour qui souhaite former et enseigner. Cela permet un apport de méthodes nécessaires pour réussir à didactiser.

Pour revenir à ce que j’ai avancé précédemment, l’enseignant d’aujourd’hui a pour seul exemple son enseignant d’hier. Et tout le monde le sait, l’enseignant d’hier est plutôt austère et froid, il met de la distance entre lui-même et ses apprenants. A cela, je ne sais quels arguments amener, je ne sais pas pourquoi l’enseignant d’hier réagissait comme ceci. Certes il était dans un rôle, j’ose le croire, car quelle tristesse que d’imaginer une seule seconde que cet enseignant froid, austère et distant soit tous les jours de toute sa vie comme cela !! Aujourd’hui, nous devons accepter que la jeunesse évolue, et cela est tout à fait normal. Le formateur doit s’adapter, cela fait parti de son job !

Les apprenants sont très sensibles à la proximité que l’on accepte de leur donner, c’est comme une reconnaissance et grâce à cet effort fournir de la part de l’enseignant – formateur, l’élève saura répondre par une meilleure acceptation de sa présence en classe : en s’investissant, en travaillant, en écoutant, en adoptant un comportement agréable. Bref, en apportant une attitude positive et bienfaisante en salle.

Apprenons à lâcher du lest et à adopter une proximité bienveillante à l’égard de nos apprenants, les résultats n’en seront que positifs, et rapidement.

Comment faire ?

En s’intéressant VRAIMENT à eux, à leur vie, à leur situation. Ils doivent savoir que vous pouvez être une oreille à l’écoute pour eux, ils doivent savoir qu’ils peuvent vous faire confiance, c’est extrêmement important.

En acceptant qu’ils vous appelle par votre prénom ! Ce n’est pas se tutoyer attention ! Mais c’est accepter d’être pluS que « Madame » ou « Monsieur » qui restent impersonnels. Par contre, attention ! Je remarque souvent que des enseignants se permettent de tutoyer des élèves alors que l’inverse n’est pas permis. Cela n’est pas juste, c’est une forme d’injustice et de différence de niveaux, il faut arrêter avec cela.

Etre un enseignant, un professeur, un formateur, ce n’est pas être au « dessus » de l’apprenant que l’on forme, c’est être au même niveau car il est de notre devoir de se mettre au même niveau de nos apprenants, notre travail est celui-là, pas un autre.

Soyons plus juste dans nos manières d’enseigner et surtout dans nos rapports avec nos apprenants, supprimons cette « barrière » invisible qui ne sert plus à grand chose, pour proposer un enseignement différent et bienveillant.